Zut on fait quoi ? #5

Chaque jeudi, Zut vous propose un panorama de choses à faire, à voir, à écouter et tout simplement à découvrir en Alsace pour le week-end, voire plus.

Les danseurs du Ballet de l'Opéra national du Rhin. © Agathe Poupeney

_ À Strasbourg

Tous ceux qui ont vu le chef d’œuvre de Wim Wenders ont dans la tête le poème de Peter Handke qui ponctue le film Les Ailes du désir. En écho aux doutes existentiels de l’ange Bruno Ganz, amoureux de la trapéziste Solveig Dommartin, et aux douleurs des adultes, il évoque le rapport de l’enfant au monde avec lequel il ne fait qu’un. Cette désunion progressive est tout le sujet du film, qui explore cet interstice qui persiste néanmoins et où se logent les vibrations de la vie.
L’élévation et la chute, le ciel et la terre, le noir et le blanc, l’enfance et l’âge adulte, le corps et l’âme : pour Bruno Bouché, chorégraphe et directeur artistique du Ballet du Rhin, les oscillations entre ces paradoxes sont l’essence de la vie – et de la danse –, et c’est pourquoi il a voulu rendre un hommage au film de Wenders. Sa nouvelle pièce reprend d’abord le synopsis du film et ses scènes les plus marquantes, avant de se détacher de la narration dans une deuxième partie moins réaliste, où les danseurs évoquent de manière certes abstraite mais avant tout charnelle le goût de vivre. Ces Ailes du désir, comme le film de Wenders, nous parlent avant tout d’incarnation, là où l’interstice se comble, où le corps et l’âme s’interpénètrent. Incarnation sans laquelle il n’y a, de toute évidence, pas de vie, et encore moins de danse. Dans une scénographie inspirée par la vue aérienne de Berlin, les danseurs sont tour à tour anges et humains, portés par une bande son aussi terrienne que céleste, où se croisent Olivier Messiaen, Einstürzende Neubauten, Jean-Sébastien Bach et Steve Reich. Le paradoxe, c’est la vie, on vous dit.
Du 30 octobre au 4 novembre à l’Opéra du Rhin, du 13 au 15 novembre à la Filature à Mulhouse.

_ À Haguenau

Sociologue et écrivaine, Kaoutar Harchi a fait de l’identité et de la littérature ses terrains de recherche. Son histoire strasbourgeoise est d’ailleurs relatée dans son dernier ouvrage, Comme nous existons (éditions Actes Sud), un récit autobiographique entre espoirs d’ascension et désir d’écriture, pour un avenir plus égalitaire.
Rencontre avec Kaoutar Harchi,  vendredi 29 octobre  (18 h) à la librairie La Marge.

_ À Colmar

Françoiz Breut a sorti son septième album au printemps. Flux Flou de la Foule est un disque qui convoque un univers fait d’éclats de vie, de vignettes facétieuses, de collages délicatement pop. On la connaissait évidemment chanteuse du Twenty-two bar (époque Dominique A), on connaissait sa colère (sur son album éponyme) et ses univers imprévisibles d’illustratrice, on la découvrira bientôt au théâtre, dans une pièce d’Émilie Capliez inspirée par le personnage de Little Nemo, lui aussi en goguette dans des mondes parallèles.
Françoiz Breut en concert le samedi 30 octobre (20h) à la Comédie de Colmar. 

_ À Mulhouse

Le frisson d’Halloween va s’emparer de La Filature à l’occasion des Nuits de l’Étrange. Ciné-concerts dont L’Étrange Noël de monsieur Jack de Tim Burton et La Nuit des Morts-Vivants, théâtre, danse, performances, propositions d’art visuel et autres surprises nous embarquant dans un univers onirique et inquiétant. Pour se mettre dans l’ambiance, La Filature présente l’exposition Wizard (jusqu’au 3 novembre), un ensemble s’intéressant aux folklores, rites, costumes et masques vernaculaires.
Les Nuits de l’Étrange, les 29 et 30 octobre à La Filature.