Patincoofin,
l’upcycling éclairé

Les créateurs et designers strasbourgeois ne sont pas les derniers à pratiquer l’upcycling, la preuve avec Beatrix Li-Chin Loos et son slow design, avec les bijoux de Tête d’orange et ici avec Carine Faiella et Patincoofin. Elle crée des luminaires upcyclés.

À peine posée devant l’Escabeau, la boutique de la micro-brûlerie strasbourgeoise Omnino dont elle a imaginé les curieux luminaires, que déjà elle s’emballe. Elle est comme ça Carine Faiella : emballée, concernée, impliquée. Engagée, en tout temps et depuis toujours, pour le bien-être de la planète. La Toulousaine n’a jamais consommé neuf, préférant chiner et restaurer de vieux objets avec pour seuls outils « du savon, de la paille de fer et de l’huile de coude ». Quand elle ne fabrique pas elle-même ses colles et vernis à base d’ingrédients naturels, parce que les produits chimiques, « c’est un truc d’entreprises ».

« Plus jeune, je n’avais pas une conscience écologique aussi développée bien sûr mais j’ai toujours été sensible au réemploi, ne serait-ce que pour son avantage financier. C’est un très mauvais regard, l’ascension sociale par la possession de neuf. Je suis fière de faire beaucoup avec peu. » D’autant que des déchets avec cette mentalité, c’est un fait : on n’en manque pas.

Une logique de consommation personnelle que Carine a souhaité partager à plus grande échelle, quittant son travail au TJP en 2013 pour se consacrer à la création. Très vite, elle se trouve impliquée avec quatre autres membres fondateurs dans l’ouverture du Générateur, boutique de créateurs rue Sainte Madeleine. Un investissement qui permet à cette touche-à-tout de se centrer sur un type d’objet : « J’ai commencé à faire des luminaires parce que j’étais limitée par l’espace de la boutique, tout simplement » Ainsi est née Patincoofin, sa marque de luminaires upcyclés « à l’exception des fils électriques, parce qu’il y a des normes ». Ces dernières années, la marque s’est aussi ouverte à la décoration et la scénographie d’espaces pour les professionnels.

Un upcycling éminemment personnel qui résonne auprès de ses clients, tant en termes de valeurs que de créativité pure. À l’Escabeau, la lumière est diffusée par trois vieux tamis à farine qui viennent souligner le positionnement artisanal et authentique d’Omnino. Et ça, ce n’est pas avec du neuf que ça aurait été possible. À quelques pas, dans la boutique Goodvibes, deux bustes en fil de fer, esprit lingerie, volent au-dessus des clientes, tels deux petits esprits body positive leur soufflant qu’il n’y a pas de mal à se faire du bien. Surtout quand c’est upcyclé, original, unique, malin, etc, etc. C’est d’ailleurs ce que veut dire patin-couffin : et cetera.


Patincoofin
_ Luminaires, décoration et scénographie d’espaces
À retrouver dans les boutiques L’Escabeau, Goodvibes et Élan


Par Chloé Moulin
Photos Simon Pagès