Tiken Jah Fakoly fait le braquage du siècle : l’artiste ivoirien aux airs de sage griot dreadlocké, à la barbe poivre & sel et en longue toge, continue sa route – certes semée d’embuches – vers la démocratie et la justice. L’espoir ! « Ça va aller. » « Dont’t worry », cherche-t-il à nous rassurer en compagnie d’Amadou & Mariam. Le reggaeman bataille pour la réconciliation en Afrique, l’unité de son continent, la prise de conscience collective. Il chante, sur des tempos couleur cool et des mélodies invitant aux déhanchés, contre l’individualisme : « Le peuple a le pouvoir, mais il ne le sait pas. Quand il le saura, il gagnera tous les combats ».
Avec son nouveau disque, il met également en garde les plus jeunes, prêts à risquer la noyade pour fuir leur condition, leur pays, vers le « mirage » du Nord : « Où est-ce que tu vas ? Tu ne le sais pas […] Ils sont nombreux tu sais, à n’être jamais arrivés. » Fakoly, remède contre la folie du monde, présentera son onzième album « Braquage de pouvoir » mercredi 7 décembre à La Laiterie.
Tiken Jah Fakoly
La Laiterie à Strasbourg, mercredi 7 décembre
www.artefact.org
« Braquage de pouvoir » (Chapter Two / Wagram)
haptertworecords.com
Par Emmanuel Dosda
À travers Le Lierre et l’Araignée, Grégoire Carlé décrit comment des gamins ont mis des grains de sable dans le rouage de l’occupation nazie à Strasbourg et ont contribué à faire basculer l’Histoire. Parmi grandes planches contemplatives et cases narratives grouille tout un bestiaire, nagent les anguilles et volent les rapaces, tandis que la mygale tisse sa toile.
Michel Cloup a marqué les années 90 hexagonales avec son projet Diabologum, groupe à (re)découvrir absolument pour la portée politique de sa musique. Avec le trio chaud-brûlant Despentes/Dalle/Casey, il ouvre pour Strasbourg Capitale Mondiale du Livre une lecture musicale dédiée aux auteurs·trices féministes. Café. Clope. Magnéto. Entretien avec un artiste qui n’a rien perdu de sa rage adolescente.
Ouverte depuis cinq ans, la galerie Malagacha met en avant des œuvres d’inspiration urbaine en plein cœur historique de Strasbourg. Autodidacte comme les artistes qu’il représente, son fondateur et directeur Damien Seliciato réussit à étendre de plus en plus son rayonnement.
Après presque 18 années passées dans les embruns iodés de Marseille, Émilie Girard quitte le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée et remplace Paul Lang à la direction des Musées de Strasbourg. « Le monde de la conservation n’est pas si conservateur qu’on le pense », affirme-t-elle en se remontant les manches.
