Chez Ondine, un juste équilibre entre l'assiette et son contenu

« J’aime les projets qui ont du sens et des valeurs. » Noémie D’hooge, propriétaire de Ondine, table gastronomique de Strasbourg, ne pouvait que trop bien se retrouver dans l’art sensible et intuitif de Clara Valdes.

assiette Clara Valdes x Ondine
© Clémence Sahuc

Clara Valdes, tout juste diplômée en design d’objets à la Haute école des arts du Rhin de Mulhouse, travaille principalement le contenant culinaire. Tout s’est joué il y a un an, lors d’un dîner au restaurant. Clara, attablée, a « analysé la manière dont l’expérience et le menu se déroulaient », avant d’élaborer, dans son atelier de Mulhouse, les premiers objets. Ceux qui captent l’émotion, l’esthétique et le spontané de la dégustation.

Dans ce processus de création, la cuisine éthique, la conscience des aliments et le respect du produit sont autant d’éléments que Clara et le restaurant ont souhaité mettre en avant. « J’ai l’impression de travailler ma matière comme Noémie en cuisine. On essaye d’utiliser le produit en intégralité. Le travailler simplement, mais que cela ait du sens. » Penser l’objet autour de son environnement, tout en le concevant de façon ergonomique pour la cuisine. Si les contenants arborent des formes « peu classiques », les deux parties ont travaillé au juste équilibre du beau et de la technicité.

Douze formes au service des saveurs

Si les menus voguent au gré des saisons, l’assiette gardant relativement la même composition, le repas, lui, entame pour Clara une véritable « chorégraphie ». Au total, douze pièces sont sorties de cette synergie. Du grès, blanc, noir, pyrité, mais aussi des émaux classiques sont venus façonner les objets. La jesmonite, une résine acrylique non toxique, est aussi utilisée pour de petits éléments, comme les desserts, comparables à de moelleux oreillers, car « le sucré doit réveiller mais aussi, à la fin du repas, venir caresser. » Noémie poursuit : « C’est quelque chose dans le milieu de la cuisine qui m’avait peut-être manqué, le fait d’expérimenter plus en profondeur les questions de la nourriture et de son contenant. » Une association qui, elles en conviennent toutes les deux, les a « profondément nourries ».


@clara_valdess
Ondine
10, petite rue des Dentelles
@ondine_restaurant


Par Juliette Boffy
Photo Clémence Sahuc