Gaël Chaillat
Comédien, performer, metteur en scène intermittent
Avec sa compagnie Les Châteaux en l’air, qui intervient dans l’espace public avec les habitants, Gaël Chaillat n’a pas travaillé depuis six mois. « Il y a des gens qui bossent, ça dépend de ce que tu fais. Il y a eu les appels de la Ville et la Région, mais nous n’avons pas de répertoire, donc pas de possibilité pour nous. » Une création au Maillon, un projet sur le Danube en avril et juin sont tombés à l’eau. Étonnamment (ou pas), la communication avec les interlocuteurs – tutelles, salles de théâtre – a été plus facile et agréable, car « tout le monde était là ». La compagnie doit organiser des ateliers à partir de novembre, mais le nombre de participants est limité à 10 personnes… « Ce n’est pas ce qu’on a envie de faire, mais on ne peut pas s’arrêter… alors on fait les choses à moitié et on en perd un peu le goût… » Le plus difficile c’est de ne pas pouvoir se projeter, et d’être replié sur soi… Pour lui, le circuit court serait une piste à creuser également dans le domaine culturel, « pour retrouver le rapport social aux gens qui nous entourent. Peut-être que notre boulot c’est de créer une dynamique de rencontre entre les gens. » Pour ne pas oublier que le théâtre est un espace public, et que celui-ci « se réduit partout comme peau de chagrin ».
Facebook : deschateaux.enlair
Marie Linden
Directrice générale de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg
L’effectif de l’orchestre compte 110 musiciens. Impossible aujourd’hui pour lui de jouer en formation complète : la distance entre les musiciens ne peut être respectée. « On peut aller jusqu’à 60-70 musiciens, donc on ne peut pas jouer tout le répertoire post-romantique. Mais ces concerts, on les reporte, on n’est pas embarrassé. » Marie Linden est philosophe. Jouer en plus petite formation permet aussi de sortir plus aisément de la salle Érasme au PMC. Les contraintes sanitaires rejoignent alors les préoccupations d’aller au-devant de nouveaux publics (ces soi-disant « non-publics »). 25 concerts ont lieu cette saison à la Cité de la Musique et de la Danse, à l’Opéra, à l’Espace Django… souvent en configuration musique de chambre. Si la mission première de l’OPS est de jouer le répertoire symphonique et lyrique, au niveau local comme international, cette saison « c’est le rôle social qui sera accru ». « On a besoin de rassemblement autour d’artistes qui apportent du sens, de l’émotion, du plaisir et du bonheur. Le numérique a eu un rôle fondamental pendant le confinement, nous avons nous-même fait beaucoup de propositions, mais personne ne pourra faire croire qu’il peut se substituer au spectacle vivant. »
— Midi de l’orchestre – Les couleurs des sentiments (Saint-Saëns, Bertrand, Causson), le 16.11 à l’Opéra du Rhin
— Le violon de Ravel avec Renaud Capuçon, les 19 et 20.11 au PMC
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