Michelin 2020 : (presque) rien de neuf

Ce lundi 27 janvier 2020, le Guide Michelin donnait sa grand-messe annuelle récompensant les talents de la gastronomie française. Une cérémonie ronflante (y a-t-il un/une réalisateur/réalisatrice dans la salle ?) pour un palmarès au sein duquel l’Alsace et le Grand Est ont (presque) brillé par leur absence mais qui laisse place à des nouveautés.

ZUT- guide michelin 2019 ©Laurence Bentz
Illustration : Laurence Bentz

Un hommage rendu par Gwendal Poullennec (chez nous aussi, , et ), directeur international des guides Michelin, au grand Émile Jung décédé le jour même, suivi d’une standing ovation. Pas de troisième étoile pour Olivier Nasti (ici, notre article sur Le Chambard), ni pour la Villa René Lalique (qui a au passage été citée de nombreuses fois dans les commentaires du live de la cérémonie). Et quelques contradictions. C’est ce qu’on aura retenu de la cérémonie des Michelin 2020.

On nous avait pourtant prévenus, le Guide Michelin « né il y a 120 ans demeure aussi jeune qu’au premier jour ». Aurions-nous matière à en douter ? On jugera sur pièce.
Première intervention d’une loooooongue série par Florent Menegaux, président du groupe Michelin. La présentatrice désormais abonnée, Audrey Pulvar a tenté d’aborder le sujet (en plus de pallier les problèmes techniques…) des nombreuses critiques régulièrement formulées au sujet du guide rouge. Entre celles et ceux qui rendent leur étoile, celles et ceux qui les perdent (cette année, La Carambole à Schiltigheim qui l’avait remportée l’année dernière) et celles et ceux qui déplorent une institution engluée dans ses traditions, il y avait matière à débattre. La justification aura été bien courte : « Nous obéissons à des règles éditoriales et faisons des choix difficiles qui peuvent ne pas plaire à tout le monde. » Circulez, il n’y a rien à voir ; on aurait pourtant adoré en savoir plus sur leur ligne éditoriale. Sans transition, la preuve que le Guide Michelin se met au goût du jour : Florent Menegaux remet sur la table le partenariat avec… Trip Advisor signé en fin d’année dernière, bête noire de nombreuses et nombreux restauratrices et restaurateurs. Accolée à la remise du tout nouveau prix (bienvenu, il n’est jamais trop tard) « gastronomie durable » : une publicité d’un des partenaires du Guide : Metro. On n’est pas à une contradiction près.

Passons… aux choses sérieuses. 628 restaurants étoilés en France aujourd’hui, 2 adresses d’ici distinguées cette année mais aucune étoile.

Le palmarès 2020 : made in chez nous


Gastronomie durable

Le guide rouge récompense ici pour la première fois les chefs qui s’engagent en faveur de l’environnement. La promotion s’enrichira visiblement tout au long de l’année.

— L’Alchémille, Jérôme Jaegle, à Kaysersberg (68)
Une démarche de la nature à l’assiette aidée par un très beau potager qui inspire chaque jour le chef pour élaborer ses menus, et complétée par une cueillette dans la vallée de Kaysersberg. Organique, colorée et généreuse.

Passion Dessert

Prix remis par Pierre Hermé (on le précise par chauvinisme, pour celles et ceux qui l’ignoraient encore ce cher et grand monsieur est né à Colmar).

— Le Colombier, Pascal Basso, à Barthenheim-La-Chaussée (68)
À quelques encablures de l’aéroport Bâle-Mulhouse, ce restaurant sert une cuisine d’inspiration méditerranéenne, comme un clin d’œil aux origines italiennes de Pascal Basso. Honneur à l’ail, aux herbes, à l’huile d’olive mais aussi aux desserts, puisque le chef s’est passionné pour la pâtisserie et a plusieurs fois participé aux championnats de France du dessert. Des desserts créatifs jouant sur les textures et les formes.