Design au musée

Le Musée Adolf Michaelis à Strasbourg, l’écrin rêvé pour un flirt sans réserve entre luminaires design et moulages antiques voilés de plastique.

ZUT Magazine — MUSEE MICHAELIS ©Alexis Delon/Preview

Le Musée Adolf Michaelis

Véritable coup de cœur de Zut, le Musée Adolf Michaelis recèle bien des trésors.


Comme par enchantement, des moulages faisaient parfois leur apparition dans l’aula du Palais U. On les savait entreposés dans le dédale que constitue le rez-de-jardin du célèbre bâtiment. Mais depuis 2014, la gypsothèque – entendez le lieu où l’on entrepose moulages, plâtres et œuvres sculptées – a été rénovée, et un petit musée s’est ouvert. Il porte le nom du professeur allemand Adolf Michaelis, qui réunit dès 1872 une somptueuse collection de plusieurs centaines de pièces qu’il commandaient à travers toute l’Europe à des fins pédagogiques. Les moulages de sculptures grecques dominent largement, mais la collection comprend également des moulages égyptiens et orientaux, ainsi que des moulages de copies romaines. À la fin du XIXe, le volume s’élevait à près de 2000 pièces, augmentées de 20000 plaques photographiques et 1500 tirages argentiques. Dès 1969, l’archéologue Gérard Siebert – « Ah, la Ménade de Dresde ! » – a œuvré pour la restauration de ces pièces. Aujourd’hui, l’association des Amis du Musée Adolf Michaelis poursuit cette noble tâche et permet à un large public de s’approprier ce trésor secret.


Musée Adolf Michaelis
Ouvert les lundis, mercredis et vendredis après-midis
Palais Universitaire de Strasbourg

ZUT Magazine — MUSEE MICHAELIS ©Alexis Delon/Preview
Lampe SNCF (2017) — Design Ionna Vautrin, co-édition TGV / Moustache

Lampe SNCF

2017 — Design Ionna Vautrin, co-édition TGV / Moustache


L’équation. Un pied + deux têtes lumineuses gémellaires = un design équilibré, doux et rassurant, entre surfaces organiques et lignes géométriques.

L’inspiration. C’est à la Cité du Train à Mulhouse (avec son héritage ferroviaire entre art, industrie et technologie) que Ionna Vautrin a trouvé l’impulsion pour dessiner cette lampe atypique, à retrouver dans les TGV ou à s’offrir pour voyager aussi chez soi.

Un bonus. Sur son Tumblr, on retrouve les contours de la lampe SNCF dans ses illustrations érotiques hilarantes.


Où ? À la Galerie Fou du Roi

ZUT Magazine — MUSEE MICHAELIS ©Alexis Delon/Preview
Lampe Atollo 233 (1977) — Design Vico Magistretti, Oluce

Lampe Atollo 233

1977 — Design Vico Magistretti, Oluce


L’équation. Un dôme + une base circulaire en verre de Murano à la blancheur futuriste + un fin tube de métal de jonction = une œuvre d’art lumineuse à la géométrique parfaite.

Un angle. Il faut savoir ajuster sa fenêtre de tir pour l’admirer, afin que le dôme soit comme suspendu dans les airs, pile au-dessus du piétement.

Une distinction. Celle du prestigieux Compasso d’Oro en 1979.


Où ? Chez Pyramide

ZUT Magazine — MUSEE MICHAELIS ©Alexis Delon/Preview
Lampe Shogun (1986) — Design Mario Botta, Artemide

Lampe Shogun

1986 — Design Mario Botta, Artemide


L’équation. Une structure cylindrique en métal verni noir et blanc + des diffuseurs orientables en tôle d’acier perforé verni = une courbe et un angle.

Son halo. Un travail d’orfèvre tout en clair-obscur et un vocabulaire graphique aussi impactant éteint qu’allumé.

Les influences. Aux fondements du mode de pensée de Mario Botta, l’empreinte de Le Corbusier et de Carlo Scarpa.


Où ? Chez Pyramide

ZUT Magazine — MUSEE MICHAELIS ©Alexis Delon/Preview
Lampe I Ricchi Poveri Toto (2014) — Design & édition Ingo Maurer

Lampe I Ricchi Poveri Toto

2014 — Design & édition Ingo Maurer


L’équation. Un piétement métallique solide + une fine tige métallique + un câble rouge + une ampoule à oreillettes = la tête à Toto.

Son halo. Intense ou doux grâce au variateur de l’ampoule halogène à bas voltage.

La référence. Toto, avec son mignon capuchon en laiton reprenant la silhouette du Mickey Mouse de Walt Disney, fait partie de la famille I Ricchi Poveri, une série de petits objets lumineux d’une grande simplicité.


Où ? Chez Pyramide


Réalisation : Myriam Commot-Delon
Photos : Alexis Delon / Preview