Tête d’orange,
le petit bijou chiné

L’upcycling, toujours et encore, et, on l’espère, de manière plus globalisée dans les semaines, mois et années à venir. Après avoir découvert le travail de Patincoofin et de la « slow-designer » Beatrix Li-Chin Loos, Zut se penche sur les boucles d’oreilles upcylées de Sara Whomsley alias Tête d’orange (qui a d’ailleurs proposé un jeu-concours avec Lila Lefranc et Atelier Arya à retrouver sur Instagram pour gagner un tirage de plage, un crop top autrichien et l’une de ses paires de créoles).

Tête d’orange, Boucles d’oreilles upcyclées, www.tete-dorange.com. Photos : Simon Pagès
Tête d’orange, boucles d’oreilles upcyclées (www.tete-dorange.com) Photos : Simon Pagès

Ça te dérange, tête d’orange ? Et bien Sara Whomsley oui, ça la dérangeait. Ce petit je-ne-sais-quoi qui lui manquait malgré un parcours enviable. Diplômée de Sciences po, la Strasbourgeoise a en effet travaillé au département communication de la prestigieuse maison Chanel, mais aussi du luxueux e-shop anglais Net-à-porter. Et pourtant, en décembre 2018, ç’en était trop : chargée du marketing digital d’une marque de salles de bain d’exception (oui oui !), Sara a démissionné. « Je m’ennuyais dans mon travail. Je le trouvais répétitif, et il n’avait pas trop de sens. Il y avait toujours une nouvelle baignoire qui venait remplacer la précédente, alors que la première venait de sortir… »

Une logique de consommation dans laquelle la jeune femme, aujourd’hui âgée de 27 ans, ne se retrouvait plus. Après sa démission, Sara a tout de même commencé à chercher un poste dans la communication ou l’éditorial. « Peut-être pour une marque axée développement durable, plus éthique. Ce n’était pas très clair mais c’est ce que j’avais dans la tête. » Mais ce qu’elle a trouvé ou plutôt retrouvé, c’est une passion qui ne date pas d’hier. Car en parallèle des candidatures, pour s’occuper et se détendre, Sara a recommencé à créer des bijoux.

D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Sara s’est toujours sentie attirée par les pratiques manuelles et artistiques. En témoigne son premier parcours professionnel entre mode et design. Avant son entrée en études, elle créait ainsi des bijoux qu’elle offrait à sa mère, et dont les amies raffolaient au point de les lui acheter. « J’ai toujours été très créative mais je pense que par insécurité et ne sachant pas trop comment exploiter cette fibre artistique, je n’ai pas osé me lancer. »

« Ce sont des bijoux perdus parce que cassés ou simplement passés de mode, et je trouvais dommage de ne pas réutiliser ces trésors. »

Mais ça, c’était avant. Car de ce long cheminement intérieur est né en avril 2019 Tête d’orange, sa marque de bijoux upcyclés. Pourquoi upcyclés ? Et bien moins par conscience écologique, à l’origine, que par souci d’originalité. « Au début, je créais avec des matériaux neufs trouvés en droguerie ou auprès de fournisseurs traditionnels. Mais à mesure que je partageais mes créations sur les réseaux, on me redemandait souvent certains modèles. » Vaccinée de la répétition dans son dernier emploi en marketing, Sara n’aimait pas l’idée de reproduire le même objet, le même geste. En parallèle, elle appréciait de plus en plus faire les brocantes, où elle se trouvait souvent surprise par de vieux bijoux. « Ce sont des bijoux perdus parce que cassés ou simplement passés de mode, et je trouvais dommage de ne pas réutiliser ces trésors. »

Motivé par cette volonté de réemploi, le processus créatif de Sara s’en est vu transformé, avec un temps de recherche plus long mais un temps de production plus court, et des pièces fortement influencées par ses trouvailles. Ses boucles d’oreilles souvent asymétriques mixent ainsi perles bourgeoises et chaînes figaro (les chaînes de gourmette), pour un rendu pile dans l’air du temps. Un upcycling résolument moderne qui l’inscrit dans une démarche responsable qu’elle aime, et qui séduit de nouveaux clients éclairés.


Tête d’orange
Le petit bijou chiné
Boucles d’oreilles upcyclées
Entre 40 et 80€ la paire unique


Par Chloé Moulin
Photos Simon Pagès