Calmos : le bistrot contemporain

Et bien en voilà du bon boulot ! Petit dernier du groupe Diabolo Poivre (La Hache, La Corde à Linge, Le Square Delicatessen, Est Canteen, Tzatzi), ce nouveau bistrot contemporain en impose avec son décor bien ficelé et son nom qui détend illico.

Bistrot Calmos à Strasbourg. © Alexis Delon / Preview
Le clin d’œil : 13 000 fiches de pointeuse couvrent les murs des deux étages façon Pixel Art. Une scène rabelaisienne de Calmos, un film ovni de Bertrand Blier datant de 1976, représentant Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort… et quelques gros légumes ! Photo : Alexis Delon / Preview

Cet endroit était une évidence, selon Gilles Egloff et ses associés : « Nous avons tout de suite été conquis par son emplacement lumineux et souhaité en faire une halte au milieu de la Grand Rue et son flux énergique. » Quelques (gros) travaux plus tard, le résultat séduit par son bon sens et sa nouvelle structure interne : « Nos partenaires, la société Creatio (KS Groupe) et les architectes du projet, les V8 Designers, ont entièrement réorganisé l’espace en déplaçant la cuisine de l’étage au sous-sol et en articulant les trois niveaux autour d’un grand escalier vitré aux codes industriels. » 

Ensuite, tout fut affaire de détails et là, le goût des belles choses qui anime cette fine équipe a pu s’exprimer pleinement. Oscillant entre des matériaux bruts et raffinés (acier, marbre noir Maquina, granito, mosaique, parquet blond) et la douceur acidulée d’une palette rose, bleue et moutarde, le décor pose d’emblée les codes d’une élégance joyeuse et décontractée.

Deux ambiances coopèrent, lumineuses le jour, tamisées le soir : l’étage, plus cosy, où serpente une immense banquette en lainage rosé s’accordant aux nuances nude des bâtisses alsaciennes qu’on aperçoit des fenêtres ; et le rez-de-chaussée, avec son grand bar aux lignes organiques trônant face à l’entrée, cerné de portes vitrées qui s’ouvriront dès les beaux jours sur trois terrasses, doublant ainsi les places assises.

Bistrot Calmos à Strasbourg. ©Alexis Delon / Preview
Photo : Alexis Delon / Preview

Le coq, porte-bonheur solaire et emblème gaulois de la maison, azimute la charte graphique (signée Atelier Poste 4) et estampille les serviettes de table réalisées sur mesure par La Cerise sur le Gâteau. Et, oui, chez Calmos, les serviettes sont en lin, les cassolettes en cuivre, les plats canailles et le brunch du dimanche fait place aux recettes familiales servies sur la table (plat, salade, tartes) !

Goûtés et approuvés, le jour de notre visite, la friture d’éperlans escortée de son aïoli maison, un rougissant gravlax de saumon, des poireaux vinaigrette joliment braisés et une coquette trilogie d’œufs mimosas. Que nous nous sommes empressé de faire suivre de plats miamesques : une langue de bœuf bien grillée et des joues de bœufs ultra fondantes. Aperçus aussi, sortant tout chauds du monte-charge, le poisson chic du moment, un skrei aux légumes rôtis, un risotto végétarien et une salade César de compète, chapeautée de gros morceaux de poulet crousti-fondants. Une carte de saison sacrément bien campée et pile dans l’air du temps. Cocorico !

Les réfs d’ici
Une sélection moussante de bières Fischer et côté bio, les thés Les Jardins de Gaïa et le pain tout frais et craquant de l’Atelier 116.

La carte glou-glou
Vinale et minimale, composée de 20 flacons bios et naturels, tous dispos au verre + des cocktails signature aux réminiscences vintage (chartreuse, absinthe), sans oublier leur topissime ginger beer maison.

La table secrète
À venir, au sous-sol, un stammtisch planqué, une petite salle de diner vitrée sur la cuisine, où le chef, Luc Breitenbucher, concoctera sur mesure un menu spécialement pour ses invités.


Calmos
69, Grand’Rue

03 67 68 03 30
Ouvert de midi à minuit (cuisine en continu)


Par Myriam Commot-Delon
Photos Alexis Delon / Preview